Facteurs associés à la durée de la consommation des anxiolytiques, des sédatifs et des hypnotiques chez les personnes âgées

Résumé

Plus de deux décennies de recherche descriptive sur les facteurs associés à l'usage des psychotropes chez les personnes âgées n'ont pas permis d'aboutir à des résultats convergents. Les auteurs avancent que la durée de la consommation pourrait avoir brouillé les résultats des études antérieures, étant donné que les variables influant sur la consommation initiale pourraient être différentes de celles qui influent sur la consommation de longue durée. Ils ont procédé à une analyse secondaire des sujets interrogés lors de l'Enquête de santé menée au Québec en 1998 (n = 3,012). Les résultats démontrent clairement que les facteurs associés à la consommation variaient en fonction de la durée de celleci. Le cas de la dépression mis à part, les facteurs d'ordre médical et de santé mentale prépondérants associés à l'usage à court terme ne pouvaient être associés à la consommation à long terme. Les seuls facteurs susceptibles d'expliquer la consommation de longue durée mais non la consommation de courte durée étaient le sexe (féminin) et la perception de l'état de santé (moins que positive). Ces conclusions indiquent qu'il est peu probable que ce soit les bienfaits thérapeutiques pour la santé mentale qui expliquent un recours prolongé à ces médicaments. Les auteurs émettent l'hypothèse que l'accoutumance aux médicaments pourrait être en jeu. Ils encouragent par conséquent les infirmières en santé communautaire à mettre en oeuvre des programmes de sevrage dans la perspective de réduire la nocivité de la consommation de longue durée.