L'intention de s'automutiler : les antécédents de sévices corporels et sexuels constituent–ils un facteur distinctif?

Auteurs-es

  • Elaine E. Santa Mina

Résumé

Nous avons suivi une méthodologie non expérimentale et comparative afin d'examiner l'intention de s'automutiler chez des clients avec et sans antécédents de sévices corporels et sexuels pendant l'enfance, qui se sont présentés à l'urgence après un épisode d'automutilation. La documentation sur le suicide évoque habituellement certains thèmes prédominants comme le désir de mort, la létalité, le désespoir et la dépression. Dans les études sur les traumatismes, toute fois, l'automutilation est présentée comme une réaction adaptative aux sévices subis à un jeune âge, qui permettrait peut-être de maîtriser un affect intense et la dissociation. Selon nos observations, des antécédents de sévices pendant l'enfance ne constituent pas un facteur distinctif relativement à l'intention de s'automutiler. Peu importe leurs antécédents, presque tous les participants ont donné des raisons multiples pour expliquer leur comportement outre le désir de mort. Les ressemblances frappantes relevées entre les deux groupes devraient amener les cliniciens à s'interroger sur l'éventail complet des raisons qui motivent le passage à l'acte en matière d'automutilation et de comportement suicidaire.

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Publié-e

2010-12-15

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